Mon pro me le confirmait lors de notre dernière leçon : pour la plupart des amateurs, l’objectif est de se rapprocher le plus vite possible du trou.
C’est donc très naturellement que tous les joueurs amateurs sortent systématiquement leur driver sur le tee puis leur bois de parcours si cela est nécessaire ou un fer très fermé.
Tout pour se rapprocher le plus rapidement et le plus possible du trou.
A l’exception de certains très gros frappeurs, c’est exactement le contraire de la stratégie que développent les professionnels de golf.
Quelle est la stratégie développée par les pros au golf ?
L’objectif d’un pro est simple : se positionner pour attaquer le green avec un plein coup, si possible un Pitching Wedge.
Ce club, le plus ouvert, tolère bien mieux l’erreur et la longueur des coups produits (env. 130 mètres) permet encore plus de tolérance.
En effet, plus ou moins 2% de longueur représente 5,20 mètres de jeu. Quant à la précision latérale, il est rare aussi, surtout à ce niveau, qu’un PW aille plus de 2 mètres 50 à droite ou à gauche de l’objectif.
Autrement dit : en visant le centre du green, les joueurs sont certains d’atteindre le green.
De plus, il est bien plus facile de jouer un plein coup que de mesurer précisément si l’on doit joueur un trois quart de coup ou un demi-coup. Même si ce type de coup fait évidemment partie de l’éventail des coups d’un joueur professionnel.
Une autre raison, et non des moindres : le green est conçu pour recevoir des balles qui pitchent et un pitch wedge donnera énormément de backspin à la balle de golf !
Quelle est l’erreur des amateurs ?
Les joueurs amateurs pensent que le jeu de golf, c’est de jouer les coups les plus longs possibles.
Alors, on sort le driver sur tous les départs puis on se rapproche coûte que coûte du green, même si on sait qu’on n’a pas la longueur pour atteindre le green et qu’il y a ce bunker qui nous tend les bras. On joue pour attaquer le green le plus vite possible.
Et que se passe-t-il ? On n’arrive pas à doser.
N’avez-vous jamais gratté ou topé votre approche de 30 mètres au pitch ?
Bien sûr que si, comme moi ! Et le plus souvent, c’est dû au fait que vous n’avez pas traversé la balle correctement. Vous avez retenu votre coup car vous aviez peur d’être trop long.
Ou pire : quand on attaque un green défendu par un obstacle d’eau en étant 10 mètres devant lui, cet obstacle devient omniprésent. Si vous attaquez cet obstacle à 80 mètres en sachant qu’il vous suffit de frapper un plein coup pour atteindre le green, cet obstacle aura une importance secondaire.
Comment appliquer une stratégie de pro ?
Jouez pour vous retrouver dans votre zone de sécurité : la zone où tout se joue.
Vous devez connaître votre distance au Pitching Wedge. Si vous ne le savez pas, faites un tour au practice ou mieux sur un pitching green ou un compact avec de vraies balles.
Ajoutez 4 mètres par club à partir de votre Pitch Wedge. Si vous faites 90 mètres avec votre PW, vous ferez 94 m avec votre fer 9. 98 mètres avec votre fer 8 etc… jusqu’à 110 mètres avec votre fer 5.
Cette zone entre 90 et 110 mètres est votre zone de sécurité : de là, vous pouvez attaquer le green avec un fer.
Cette zone peut varier en fonction de votre jeu. Je compte, par exemple, 5 mètres entre chaque fer ce qui me fait une zone entre 100 et 125 mètres.
Puis quand vous êtes au départ, comptez à rebours : par exemple sur un Par 5 de 425 mètres (entrée de green). Ajoutez la moitié du green (5 mètres).
Vous devez parcourir 430 mètres en tout, moins 100 à 120 mètres , il reste 310 à 330 mètres à parcourir pour vous mettre dans cette zone.
Sachez jouer votre niveau
La seconde erreur des amateurs est de vouloir jouer au-dessus de leur niveau.
Si vous êtes classé 36, vous devez jouer… un double bogey ! Si l’on compte 2 putts plus l’approche, cela signifie qu’il vous reste 4 coups sur ce par 5 pour faire 330 mètres. Soit 82,5 mètres, soit 4 sand wedges…
Bon, il ne faut pas abuser, bien sûr, mais vous pouvez parfaitement viser votre zone de confort en 3 fers 5. C’est largement suffisant, n’est-ce pas ?
Alors la stratégie ?
Partez de votre HCP. Retirez 2 putts et 1 wedge du « Par Stableford ». C’est ce que vous avez pour parcourir la longueur du trou moins la longueur de votre PW.
Réfléchissez alors avec quel(s) club(s) vous avez le plus de chance d’y arriver sans devoir forcer votre talent (préférez le bois 3 au driver, l’hybride au bois et le fer 7 au fer 5 etc.).
Puis tapez en confiance !
Crédit photo : Flikr brianbrooks
10 réflexions sur “Connaissez-vous la stratégie des pros du golf ?”
merci pour les conseils
4 mètres d’écart entre chaque club, ça me paraît peu réaliste. En général, c’est plutôt une dizaine….
C’est une moyenne, et bien sûr cela dépend du niveau de chacun, mais c’est très proche de la réalité pour beaucoup de golfeurs.
Il faut aussi prendre en compte que les fers qui pitchent sur le green (contrairement à ceux qu’on tape sur le practice) ne roulent pas, sauf s’ils sont mal tapés !
A adapter selon votre jeu, mais faites bien attention à ne pas regarder la distance totale au practice !
Il faudrait que je retrouve la référence à cette distance de 4 mètres entre chaque club.
Jérôme
Je ne suis pas convaincu.
Je pense qu’il vaut mieux se trouver à 30 m et jouer un sand plutôt qu’à 120 et un plein coup de pitch.
Celà dit, le coup de 30 m je ne vais pas le jouer en variant l’importance de la montée mais en faisant un coup « normal » dosé en laissant travailler le club. La précision sera au rendez-vous.
Ce que j’ai remarqué chez les joueurs du top niveau, pour aller dans le sens de l’article, c’est qu’il leur arrive souvent,quand ils sont à 200 mètres, de viser les bunkers pour stopper net la balle.
Ainsi il sont tout près du green et font approche + un putt.
En fait, le mieux reste de jouer un plein coup de sand wedge plutôt que n’importe quel autre club.
Pourquoi ? Simplement parce que c’est plus facile pour notre cerveau d’utiliser toujours le même plein swing (répété des centaines de fois) plutôt qu’un demi/quart/trois-quart de swing qu’on répète 40 fois moins (13 clubs de champ et 3 varations = 39 possibilités).
Jérôme
Mouais, c’est le meilleur moyen de faire tomber ses ambitions, et sa progression les pros certes à leur niveau, cherchent évidemment la perfection, donc les situations « facile » plein coup, mais il faut pas en faire une généralité, à ce jeu la, alors on va en arriver à non je ne vais pas sortir le driver, finalement 3 coup de fer 7 et je suis en régulation sur mon par 5, et je n’aurais jamais quasiment d’occasions de birdie ou d’eagle, non il faut réfléchir un minimum, mais si grâce à un driver et un bois 3, je peux être en deux sur le green, il faut essayer, c’est un sport ou tout est fait pour lisser les périodes douloureuses, il ne faut pas voir sa vie sur un parcours de golf résumé à une simple équation mathématique, pour faire du bogey constamment… une belle carte en dessous de 10 compensent largement les 30 autres au-dessus de vingt, puis c’est pas comme si on rater jamais un coup de pitch, la ok ça aurait de la valeur, mais Dieux sait que ce n’est pas le cas, donc comme dirait Bubba, quitte à rater, rater loin 🙂
Tomber ses ambitions ? En fait, ça dépend des ambitions de chacun. Si votre ambition est d’avoir une fois de temps en temps une balle d’eagle et que les irrégularités de votre score ne vous posent pas de problème, alors « Go for it ! ». Ce n’est pas le jeu que je recherche : je joue la carte de score et chaque point en trop doit être compensé.
Watson a une stratégie liée à sa longueur. Quand ça passe, il marque beaucoup de points. Il aussi une qualité de swing et de créativité qui lui permet de se sortir des situations très compliquées.
Un amateur qui drive et prend beaucoup de risque pour se trouver dans une situation où, finalement, il ne gagne pas grand-chose, joue un jeu dangereux : soit il perd, soit il ne gagne pas. C’est comme ça que le score grimpe, trou après trou.
Bonsoir , non ce que je voulais dire avant tout, c’est que l’on a tous au fond de nous, une capacité à sortir un certain coup avec n’importe quel club, peut importe qu’avec un fer 3 je sorte 200 mètre en draw, pendant qu’un autre sortira seulement 180 mètre en léger fade, on a tous un certain potentiel avec chaque club, il faut jouer comment votre esprit visualise l’avancé du trou, et si sa rate se donner les moyens techniquement, pour y arriver le plus souvent plus possible, quand j’ai démarré de la sorte je jouais 3 fer 7 sur un par 5 en particulier, parce que je me sentais à l’aise avec ce club, mais je voyais au fond de moi un jolie drive, avec un long bois 3, les mauvais jours aujourd’hui je suis quand même en régulation, les bons en deux, puis ça va faire jaser, mais cette illusion de sécurité, sur les petits fer, au niveau amateur…c’est une dynamique… une jour sans je peux rater un coup de pitch 8/10 si je suis ailleurs, sur la technique ou que sais-je, un jour avec, même un fer 3 ne me fait aucun effet, après tout c’est que le loft qui change, si le focus y est, tout suit derrière, c’est plus compliqué, que cela, cela me parait illusoire à notre niveau, mais par contre je suis d accord avec vous, un plein fer peut importe lequel est plus facile a jouer qu’un trois quart, ou demi coup, cordialement
PS: Puis sur un par 4 même de 320 mètre, ok si je suis à 120 mètre du drapeau, un plein coup de pitch c’est cool, mais j’a du parcourir 200 mètre avant, et comment ? un drive ? ou non la sécurité, deux coups de fer 8, pour hypothétiquement être en 3 sur le green, donc à moins d’un jolie coup, un bogey, et cela si ça marche à chaque fois ! je rate mon deuxième coup de fer, je suis encore à plus de 150 mètre…c’est le fond… non autant mettre drive, pour moi je reviens à ce que je dit, si rater est possible, est c’est toujours une éventualité, autant rater loin, 🙂 bonsoir
Et puis une dernière chose, vous progressez, les fois ou vous vous mettez en danger, seulement ces fois là, personne ne devient solide en jouant dans sa zone de confort, il faut constamment se mettre en danger, constamment…un jour la pression vous écrase, un autre, vous la géré mieux, et ainsi de suite, jusqu’au jour ou, vous arrivez à vivre avec votre peur, et avancez malgré tout, chacun sa philosophie, mais à mes yeux la zone de confort engraisse plus qu’autre chose. bonsoir
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